L’endurance spécifique au basketball

L'endurance spécifique au basketball

Ma vision et mon influence du basketball espagnol

Pour faire suite à mon article sur l’analyse de l’activité basketball, il me semble important de vous faire partager ce que j’ai pu apprendre dans le Basketball de Haut-niveau quand j’étais en Espagne.

Au niveau de l’approche physique du basketball, j’ai été très influencé par 3 personnes quand j’étais en Espagne: Pedro COTOLI SUAREZ (Préparateur Physique du Valencia Basket Club), Nacho COQUE HERNANDEZ (Préparateur Physique de la Sélection Espagnole) et Toni CAPARROS PONS (Préparateur Physique du FC Barcelona, Sélection Espagnole et Memphis GRIZZLIES).

Il me semble important de vous faire partager des connaissances que j’ai pu apprendre et vivre dans un autre pays (afin d’avoir une vision différente de ce que l’on peut avoir en France). Cet article va avoir une approche très « physique » et pratique:

  • notamment sur les caractéristiques de l’endurance spécifique au Basketball (les différents types d’endurance que l’on rencontre au basketball)
  • en proposant des conseils pratiques et des méthodes d’entraînements de cette qualité physique
  • et en donnant un exemple de travail intégré sur du 5c5 pour « taper » dans l’endurance spécifique au basketball

L'endurance

Petite définition pour être sur la même longueur d'onde

L’endurance c’est la capacité à maintenir une certaine intensité de travail pendant un laps de temps le plus long possible. Augmentant ainsi la capacité à supporter les charges d’entraînement et de compétition, et de retarder ainsi l’apparition de la fatigue en récupérant plus vite des phases d’efforts.

Mais comment définir l’endurance spécifique à notre sport? Et de quelle manière il faut l’entraîner pour que ce soit réellement utile pour le basketball et nos joueurs/joueuses?

S'entraîner comme on joue & Jouer comme on s'entraîne

Il y a une vision et une approche très claires qui m’ont beaucoup influencées (et qui m’influencent toujours), que j’ai apprises en Espagne en étant au contact de ces 3 techniciens, et qui tournent autour de 2 postulats:

  • Le premier, c’est qu’il faut s’entraîner comme on joue: en accord avec les besoins spécifiques du basketball, des exigences et des contraintes physique de la compétition, et de la position de chacun de joueur.
  • Le deuxième c’est bien évidemment qu’il faut jouer comme on s’entraîne: c’est à dire que l’entraînement doit avoir pour objectif non seulement de ressembler le plus possible à la compétition, mais surtout, et en se basant sur les connaissances de ce qui se passe en compétition, d’être le moyen d’améliorer les résultats collectifs et individuels lors de la compétition (du match).

S'entraîner comme on joue

Analyser les matchs pour en sortir des informations cruciales

L’objectif est de définir les différents temps de jeu que l’on observe lors des matchs, pour adapter la programmation d’entraînements spécifique de l’endurance en fonction des besoins, des exigences et des contraintes de la compétition:

  • Quel est le nombre de séquences de jeu, de phases de jeu (offensives – défensives), de pauses?
  • Quelle est la durée des séquences de jeu, des phases de jeu (offensives – défensives), des pauses?
  • Quelle est la relation et la distribution des séquences de jeu, des phases de jeu (offensives – défensives), des pauses?

Le concept de « phases de jeu » se definit  comme étant les phases d’attaques et les phases de défense qui s’enchainent pendant un séquence de jeu: par exemple, dans une séquence de jeu, on peut avoir un enchainement attaque/défense/attaque/défense/attaque. Ce qui signifie que dans cette séquence de jeu il y a eu 5 phases de jeu (3 phases de jeu en attaque et 2 phases de jeu en défense).

Ainsi avec ce type d’analyse des matchs on arrive à en sortir des informations cruciales (il faut bien évidemment réaliser le même type d’analyse en fonction de la catégorie, du niveau et si vous êtes dans le basket masculin ou féminin, afin d’avoir des informations importantes pour vous :

  • Un match se divise en 4 QT de 10 minutes de jeu. Il se divise en 2 mi-temps dont la durée varie entre 35min et 50min de temps de jeu réel, et qui sont séparées de 15min de récupération. La durée moyenne d’un QT est de 20min 20sec, dans un intervalle de temps qui peut aller de 15min au minimum, à 27min au maximum. 
  • Dans un match, il y en moyenne 165,5 phases de jeu (offensives – défensives), qui se situe dans un intervalle de 158 phases de jeu au minimum, à 170 au maximum. Si on affine encore un peu plus, il y a en moyenne 41,4 phases de jeu/QT, dans un intervalle de 39 phases de jeu/QT au minimum et 45 phases de jeu/QT au maximum.
  • Pendant toute la durée d’un match, on observe en moyenne 62 temps de pauses dans un intervalle qui se situe entre un minimum de 55 temps de pauses/match et un maximum de 68 temps de pauses/match. Si on affine un peu plus, on observe en moyenne 15,5 temps de pauses/QT, dans un intervalle qui se situe entre 10 temps de pauses/QT au minimum et 24 temps de pauses/QT au maximum.
  • Le ratio « Phases de jeu réalisées »/Temps réel est en moyenne de 2,1 phases de jeu/minute de temps réel.
  • Le ratio moyen est de 2,7 phases de jeu pour chaque temps de pause observé.
  • La durée et le type de temps de pause que l’on rencontre dans un match se caractérisent par les valeurs suivantes:

CHANGEMENTS – REMISES EN JEU EN LIGNE DE FOND – REMISES EN JEU LIGNES LATERALES: 15sec au minimum / 20sec au maximum

TEMPS MORTS: 1min (à 1min30)

LANCERS-FRANCS: 35sec au minimum / 50sec au maximum

TRANSITIONS ENTRE LE 1erQT et 2ème QT / 3ème QT et 4ème QT: 2min

MI-TEMPS: 10min au minimum / 15min au maximum

Avant quelconques interprétations pour une application pratique, il faut analyser les données sous 2 angles de vue:

  • Le premier sera sous l’angle des valeurs moyennes: qui nous permettent d’orienter le volume de la charge pour les situations de compétition que l’on va programmer avec plusieurs options qui vont s’offrir à nous: charges de compétition moins élevées (40-80%), des charges de compétition plus élevées (50-150%), ou des charges de compétition (durée et intensité) réelles.
  • Le deuxième sera sous l’angle des valeurs minimum et maximum: on ne peut ABSOLUMENT PAS ignorer ces valeurs car c’est exactement ce qui caractérise la compétition et les temps qui sont observés en compétition.

Ces valeurs nous donne donc des informations QUALITATIVES pour la programmation des intensités de travail et pour la planification de la préparation physique spécifique au basketball.

La durée des séquences de jeu sans pauses (ou sans interruptions de la part des arbitres) se caractérisent ainsi:

Entre 0″ et 10″: 14%

Entre 11″ et 30″: 38%

Entre 31″ et 60″: 25%

Entre 61″ et 90″: 16%

> à 90″: 7%

Ces données nous permettent d’orienter les charges de travail et nous donnent des informations très importantes pour orienter les exercices en fonctions des différentes voies métaboliques que l’ont rencontre en pleine compétition.

Il est nécessaire de prendre également en compte le fait que les joueurs démarrent des actions de jeu, soit offensives, soit défensives, alors même que le chronomètre de jeu est toujours arrêté (lors d’une remise en jeu, d’un système réalisé en ligne de fond ou d’un système réalisé sur une ligne latérale). Ces « temps d’activités » ne sont pas représentés dans les valeurs ci-dessus.

A partir de l’analyse du nombre de phases de jeu que l’on rencontre dans les séquences de jeu, on peut mettre en évidence que 74% des séquences de jeu contiennent 1, 2 ou 3 phases de jeu au maximum. Et que 92% des séquences de jeu ne font pas plus de 5 phases de jeu d’affilées.

Cependant, même si elles représentent moins de 10% du total des séquences de jeu, il est nécessaire de valoriser particulièrement les séquences d’une durée de 6 phases de jeu ou plus, car elles contiennent un certain nombre d’attaques et de défenses qui constituent 23% de toutes les phases de jeu d’un match.

Enfin, la durée moyenne des séquences de jeu, nous fournit des informations tactiques et conditionnelles, qui peuvent être une variable d’orientation pour le travail des des différentes voies métaboliques spécifiques au basket-ball (même si l’intensité de ces actions n’est pas mesurée ici).

Il est important de dégager de ces analyses que  59% des séquences ont une durée moyenne de 26sec (et un maximum de 40sec), et 84% des séquences n’ont pas une durée supérieure à 1min 04sec:

  • Les matchs de Liga ACB et d’Euroleague ont une durée moyenne réelle de 2 x 40min40sec, avec une pause à la mi-temps de 15min.
  • 59% des séquences de jeu sont constituées de 1 ou 2 phases de jeu et d’une durée moyenne inférieure à 30sec.
  • 23% du total des séquences de jeu d’un match se font sans interruptions d’une durée moyenne proche de 2 min.
  • Dans le déroulement du match, toutes les 2 ou 3 phases de jeu, il y a une pause (coup de sifflet de l’arbitre par exemple).

Nombre de phases de jeu enchainées sans interruption:

1 à 3 phases de jeu: 74%

4 à 5 phases de jeu: 18%

6 à 9 phases de jeu: 6,5%

9 à 12 phases de jeu: 1,5%

Nombre, Pourcentage, Durée moyenne et Durée Mini/Maxi des phases de jeu:

1         32%         Moyenne: 12″        Mini/Maxi: 1″ à 24″

2         27%         Moyenne: 26″         Mini/Maxi: 13″ à 40″

3         15%         Moyenne: 47″         Mini/Maxi: 25″ à 1’06 »

4         10%         Moyenne: 1’04 »         Mini/Maxi: 47″ à 1’17 »

5         8%         Moyenne: 1’14 »         Mini/Maxi: 48″ à 1’26 »

6 et  +         8%         Moyenne: 1’55 »         Mini/Maxi: 1’27 » à 2’49 »

Distribution des phases de jeu jouées en match:

de 1 à 5 phases de jeu: 92%

6 phases de jeu et + : 8%

Jouer comme on s'entraîne

Méthodes et filières énergétiques à travailler

Une fois que l’on connait la durée des temps de jeu et des temps de récupération pendant la compétition, il nous reste à piloter l’intensité pour créer une programmation des entraînements dont les objectifs principaux seront d’être d’une part, les plus spécifiques et les plus semblables a la compétition, et d’autre part, qu’ils améliorent l’endurance et l’intensité de jeu lors des matchs.

Travail intégré sur du 5c5

En analysant les 5v5s réalisés dans la formation d’une équipe ACB, nous obtenons les données suivantes:
– toutes les 10 minutes de jeu en 5v5, une moyenne de 21 coups est effectuée
– les pauses pendant le jeu, selon les explications, corrections ou autres, oscillent entre 5 « et 30 », l’intervalle de majorité étant compris entre 8 « et 18 »
– En suivant les lignes directrices énoncées ci-dessus, l’interprétation de ces valeurs quantitatives moyennes permet l’orientation du volume de chargement. Ici, avec un vrai exemple de contrôle de la charge d’entraînement avant un match officiel:

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